La vie dans la ruche


L'abeille domestique est un insecte social (communication dans la ruche) qui appartient à l'ordre des hyménoptères. Elle ne peut survivre qu'en tant que membre d'une communauté appelée colonie. Loin de celle-ci, livrée à son propre sort une abeille meurt rapidement d'isolement. Cette communauté repose sur la division et la spécialisation du travail.

Une colonie comprend trois types d'individus anatomiquement différents :

1. LA REINE

La reine règne sans partage sur la cour composée d'ouvrières et de mâles. Par sa capacité de pondre des oeufs (fécondés ou non fécondés), elle est la seule femelle fertile de la communauté et assure ainsi la fonction biologique de reproduction. Sans elle, une colonie périclite rapidement.

La ponte :
La reine est capable de contrôler le sexe de ses descendants en pondant des oeufs fécondés ou non. Un oeuf fécondé donnera naissance soit à une reine, soit à une ouvrière ; un oeuf non fécondé à un mâle.
Le nombre d'oeufs pondus quotidiennement par la reine varie avec la longueur des jours.
La reine arrête sa ponte en hiver quand les nuits sont les plus longues. La ponte reprend vers le mois de février, augmente avec la durée des jours, arrive à son maxima en juin pour atteindre 2000 oeufs par jour et décline ensuite jusqu'en automne pour s'arrêter totalement.

Anatomie et durée de vie :
Anatomiquement la reine est différente des mâles et des ouvrières. Son corps est plus long et son abdomen beaucoup plus gros. Pour la repérer facilement dans une ruche, les apiculteurs ont pour habitude de la marquer d'une pastille colorée.
Pour sa défense, elle possède un aiguillon lisse pour piquer dont elle peut se servir de façon répétée sans mettre sa propre vie en danger.

La reproduction de la reine et d'une colonie :
Quand une colonie veut se diviser pour se reproduire, elle va essaimer.
Pour cela il faut une 2eme reine. La reine pond alors des œufs destinés à être des reines dans des alvéoles particulières appelées alvéoles royales que les ouvrières auront ébauchées. L'œuf, éclos après 4 jours devient une larve qui, grâce à une nourriture spéciale appelée gelée royale apportée par les ouvrières, se transforme en reine. L'éclosion de la nouvelle reine a lieu 16 jours après la ponte de l'œuf
La vieille reine quittera alors la ruche avec une partie des ouvrières et des mâles et des provisions en miel pour plusieurs jours. C'est l'essaimage.
La jeune reine de la ruche d'origine sera fécondée par les mâles quelques jours après sa naissance. Pour cela elle sort de sa ruche. L'accouplement avec les mâles a lieu par un jour de beau temps haut dans le ciel. Elle retourne dans sa ruche et commence la ponte 2 à 3 jours après le vol nuptial.
La vie d'une nouvelle colonie commence.

ESSAIM:

ALVEOLE:

REINE SUR UN CADRE:

2. LES OUVRIERES

De l'œuf à la naissance d'une ouvrière :
Une colonie d'abeille compte en moyenne 50000 ouvrières en début d'été.
La reine pond dans cette période jusqu'à 2000 œufs par jour qui donneront en grande majorité naissance à des ouvrières.
L'œuf fécondé pondu par la reine dans une alvéole d'un rayon se transformera après incubation en larve qui sera nourrie par les abeilles nourricières avec de la bouillie faite de miel et de pollen. (Si à ce stade la larve est nourrie avec de la gelée royale, il y aura naissance d'une reine.)
Au 9ème jour après la ponte l'alvéole est alors fermée avec une capsule de cire perméable à l'air. La métamorphose se poursuit. La larve va devenir nymphe qui donnera naissance le 21ème jour après la ponte de l'œuf à la naissance d'une ouvrière.

NAISSANCE D'UNE OUVRIERE:

Les occupations de l'ouvrière en fonction de l'âge :
A chaque stade de sa vie, l'ouvrière à un rôle bien défini.
De la naissance au 6ème jour :
Nettoyeuse: La jeune abeille est consignée aux travaux domestiques à commencer par l'entretien des rayons et le ménage des cellules. Elles veillent à la propreté de la ruche. Le calfeutrage et les menues réparations leur incombent aussi grâce à l'utilisation de la propolis.
Du 6ème au 12ème jour :
Nourricière: L'ouvrière distribue aux larves la bouillie faite de miel et de pollen additionnés d'eau. A ce stade, l'ouvrière est capable de sécréter la gelée royale dont sera nourrie la reine et la larve destinée à en donner une. Ainsi, elle s'occupe du couvain qui réclame des soins constants jusqu'au 12ème jour de son existence.
Du 13ème au 20ème jour : A ce stade de sa vie, l'ouvrière remplit plusieurs fonctions.
-Cirière: Après les glandes qui sécrètent la gelée royale, ce sont les glandes cirières qui entrent en action. En produisant de la cire l'abeille va bâtir des cellules de forme géométrique hexagonale où va se développer le couvain. Mais c'est également un lieu de stockage des réserves de miel et de pollen.
-Ventileuse: D'autres abeilles vont ventiler la ruche pour assurer la régulation thermique à 35°C, une surchauffe risquant de faire fondre la cire et provoquer ainsi une catastrophe.
-Gardienne: D'autres encore vont monter la garde à l'entrée de la ruche pour empêcher toute intrusion d'abeilles étrangères, de guêpes ou même de souris. Ce sont les gardiennes. Elles ne laissent rentrer que les abeilles appartenant à la colonie qu'elles reconnaissent grâce à l'odorat. Tout intrus se fait piquer !
Du 20ème au 45ème jour :
Butineuse: Si dans la première partie de sa vie l'ouvrière accomplit exclusivement des tâches à l'intérieur de la ruche il n'en est pas de même dans la seconde partie :
A partir du 20ème jour l'ouvrière devient enfin butineuse ramenant à la ruche nectar, pollen mais aussi eau et propolis. Elle visitera des milliers de fleurs d'où elle prélèvera le nectar qu'elle stockera dans son jabot où il subit une première transformation. De retour dans la ruche, le nectar est déposé dans les cellules. Elle rapporte également du pollen grâce au balai-brosse qu'elle porte sur chacune de ses pattes postérieures. Pour que le pollen ne tombe pas en vol, la butineuse l'humidifie d'un peu de nectar et en fait une petite boule. Ce pollen est à la base de la nourriture du couvain. Enfin les abeilles ramènent encore à la ruche l'eau nécessaire à l'élevage du couvain et de la propolis.

NOURRICIERES:

CIRIERES:

GARDIENNES:

-Anatomie et durée de vie de l'ouvrière :
L'ouvrière est plus petite que la reine ou le mâle. Elle a la faculté de piquer pour se défendre. Dans ce but, elle possède un aiguillon droit à barbes qui lors de la piqûre reste ancré dans la chair de la victime. En essayant de se dégager l'ouvrière déchire une partie de son abdomen et meurt peu de temps après. L'aiguillon ancré dans la chair va libérer le venin qui est à l'origine de la douleur qui suit une piqûre.
Au printemps et en été, l'espérance de vie d'une ouvrière est de six semaines environ car elles ont une vie particulièrement active.
Par contre les ouvrières qui naissent en automne vivent normalement jusqu'au printemps suivant car en hiver, elles ont peu d'activités. (se nourrir et se tenir au chaud)

3. LES MALES

Dans une colonie, les mâles encore appelés faux-bourdons sont au nombre de 1500 environ. Ils naissent 24 jours après la ponte d'un œuf non fécondé. Dans une colonie, les mâles encore appelés faux-bourdons sont au passant par le stade de larve et de nymphe.
Le mâle a comme seule fonction de féconder les jeunes reines. Après l'accouplement en vol le mâle meurt rapidement. Il n'a pas d 'aiguillon, il est donc incapable de piquer. Il ne participe pas aux travaux de la ruche car il n'a ni glandes cirières, ni paniers à pollen et ne peut pas sécréter de gelée royale. Il ne butine pas non plus. Les mâles sont présents au printemps et au début de l'été. Dans notre région, en fonction de la météorologie les mâles sont évincés et chassés de la ruche à partir de la mi-juillet. Ils sont alors condamnés à mourir.

MALE:

COUVAIN MALE:

4. LA COMMUNICATION DES ABEILLES DANS LA RUCHE

Un système de communication bien développé existe chez les abeilles.
Quand une abeille trouve une source de nectar, par exemple un pré avec des pissenlits en fleur, elle retourne à la ruche pour avertir les butineuses. Pour cela la butineuse transmettra aux autres butineuses l'endroit précis où se trouve la source de nectar par des rituels de danses très organisées en prenant pour référence une direction par rapport au soleil.
Pendant ce rituel les autres ouvrières sentent l'odeur des fleurs de pissenlit dont la danseuse a collecté le nectar. Par de nouvelles danses l'information va être transmise à l'ensemble de la ruche.